Un peu fiu du Belize et surtout de Belize City, nous nous envolons pour Punta Gorda, minuscule petite bourgade de la côte Caraïbes d'où partent quelques lanchas épisodiquement pour rejoindre le Guatemala au lieu-dit Livingston où habite ledit Jonathan le goéland. Une chance, on est dimanche et il y a une lancha qui part aujourd'hui et c'est tant mieux parce que passer une nuit ici aurait été un peu galère. C'est bien joli mais il n'y a pas grand chose, à tel point que les commerces doivent diversifier leur activité : la laverie du village fait aussi office téléphonique et réservation des billets d'avion nationaux et internationaux... (je ne suis pas sur que j'irai chez eux établir un itináraire tour du monde !!!).
Au bout d'une bonne heure de bâteau, nous arrivons donc à Livinston où nous nous faisons gentimment assaillir par quelques rabatteurs qui flairent le coup et suivent les touristes jusqu'à l'hôtel où ils disent que c'est eux qui les amènent et du coup réclament du blé aux aubergistes. Mais celui qui nous escorte est tellement con qu'on le sème en route sans qu'il s'en rende bien compte.
Livinston est super joli, de jolies petites rues, un rythme supra-cool, de petits resto et bars sympas un peu partout. Une magnifique pension avec des bungalows au bord de l'eau et surtout une des meilleures table de la ville où l'on sert le tapado qui est une soupe au lait de coco avec du poisson, du crabe, des crevettes, des plantains dedans et c'est divinement bon !!! Quelques plages qui ne brillent pas par leur beauté mais Manu et moi on va quand même aller se baigner, l'eau saumâtre du Rio Dulce est tellement bonne ! Quel dommage qu'on ait prévu de ne rester qu'une seule nuitée ici !!!
Le lendemain, de bon matin, nous reprenons la lancha et voguons sur le fleuve direction Rio Dulce, la ville située à près de 2 heures de navigation de Livingston. En chemin nous rencontrons des habitants des rives qui vivent au beau milieu de la forêt, sûrement peuplée de méchantes bébettes et très certainement de saloperies de moustiques. Comme il est de bon matin, on croise certains de ces gens en train de se laver dans la rivière ou des mamas en train de laver le linge, toujours dans la même rivière. Une jeune fille des environs monte dans la barque et se rend à Rio Dulce, c'est sûrement la première fois qu'elle quitte sa forêt. Elle ne parle que quelques mots d'espagnol, elle parait toute intimidée par le fait d'aller à la ville. Je surprends en partie quelques brides de la conversation que lui fait un des hommes de la lancha qui lui demande quel âge elle a et qu'elle répond qu'elle ne le sait pas... Un autre monde !!!
À Rio Dulce, une ville de passage où le touriste ne fait qu'attendre son car, on nous apprend que le prochain bus pour Copan ne part qu'à 9h, demain matin ! La loose !!! Alors on va se démerder autrement et trouver un taxi qui veut bien nous amener là où on veut aller, à plus de 4 heures de route de là et bien sur à un prix défiant toute concurrence. Ah on s'est battu pour faire descendre le prix !!! Mais ceci est une autre histoire.
